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Les risques psychosociaux dans les associations

A côté des risques liés à l’activité, des risques longtemps négligés sont aujourd’hui considérés comme particulièrement importants : ce sont les risques psychosociaux.

Un article de
Frédéric MORELLI
Expert-comptable associé

Parole d’experts

Les risques psychosociaux dans les associations

Le 2 janvier 2023

Comme dans tous les secteurs professionnels, les salariés des associations sont exposés à des risques psychosociaux dont certains sont spécifiques. S’ils ne sont pas nouveaux, ils ont fréquemment été négligés. La crise sanitaire les a amplifiés et il est temps de les prendre en considération, que ce soit pour la bonne santé des salariés comme pour celle des associations.

Les risques psychosociaux dans les associations

À la jonction entre le bien-être psychologique du salarié et son travail, les risques psychosociaux sont des risques professionnels susceptibles de générer des pathologies : stress, burn-out, bore-out, maladies psychosomatiques,
troubles musculo-squelettiques, etc. Outre le mal-être du salarié, cela touche aussi l’association avec des risques de turn-over important, de démotivation, voire de mauvaise image de l’organisation.

Facteurs de risques

Les risques psychosociaux sont catégorisés en 6 facteurs : exigences du travail, exigences émotionnelles, environnement social, conflits de valeurs, marges de manœuvre, et autonomie et insécurité de l’emploi.

Certains de ces facteurs sont plus marqués dans les associations. Les inquiétudes liées au financement (multiplicité et hybridation des sources, incertitudes, délais de paiement, etc.) sont sources d’insécurité. De même que le nombre élevé d’emplois à temps partiel, le faible niveau de rémunération ou la saisonnalité de certaines activités. Par ailleurs, l’exigence de professionnalisation des associations modifie les relations salariés/bénévoles et leur équilibre alors qu’il y a souvent des relations de travail peu formalisées. L’engagement dans un métier passion ou au service d’une vocation favorise le surinvestissement personnel. Mais les conflits d’éthique ou de valeurs sont aussi plus fréquents. Et les petits effectifs requièrent polyvalence et multi compétence, ce qui fragmente le travail en diverses tâches qui ne sont pas forcément reliées.

Spécificités sectorielles

Certains secteurs associatifs sont sujets à des conditions de travail plus difficiles, sensibles au contexte. Ainsi les associations de solidarité ont, elles dû faire face à une diminution de leurs bénévoles (voire de leurs salariés) alors que les besoins ont explosé lors de la crise sanitaire. De manière générale, les professions liées à l’humain manquent de main d’œuvre ce qui, dans un cercle vicieux, est à la fois cause et conséquence de risques psychosociaux élevés. De leur côté, les associations culturelles présentent des caractéristiques qui les rendent sensibles au stress : mixité des cadres d’emploi au sein d’une même équipe, précarité de nombreux contrats, fortes contraintes horaires (amplitude, travail décalé ou de nuit), usure physique pour les pratiques utilisant le corps comme outil de travail, carrières courtes, etc.

Effets de seuils

Les risques sont susceptibles de se réaliser et de devenir des troubles lorsqu’ils ne sont pas régulés au sein de l’association. La taille de cette dernière joue dans cette prise en charge. Les petites associations avec un seul ou quelques salariés ont souvent de la difficulté à assumer leur fonction employeur et sont fréquemment démunies en matière d’outils de gestion des ressources humaines. Au-delà de 6 à 8 salariés, il est difficile de fonctionner de la même manière et il est pertinent de recourir à des commissions ou groupes pour traiter de l’organisation et de la distribution du travail et des responsabilités. Une augmentation rapide du nombre de salariés peut provoquer une crise de croissance déstabilisant les repères des uns et des autres. C’est pourquoi les rapprochements, les fusions ou le développement rapide de l’équipe sont des événements critiques. Il convient alors d’être vigilant quant aux risques psychosociaux auxquels est exposée l’équipe.

Prévention

Agir en amont et prévenir les risques limite la survenance de troubles. On peut ainsi s’appuyer sur le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), document obligatoire qui recense l’ensemble des risques professionnels présents dans une structure. Mettre en place une démarche « Qualité de vie et conditions de travail » (QVCT), de manière volontaire ou par obligation (dès lors qu’il existe un représentant syndical), permet d’aborder les risques psychosociaux rencontrés dans l’association et de tenter d’y remédier. On trouve des outils et des ressources pour ce faire sur les sites de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) et du ministère du Travail.


Ouvrir des espaces de discussion et de concertation autour de la qualité de vie au travail et des conditions de travail elles-mêmes permet de s’emparer collectivement du sujet, afin d’améliorer la situation. On crée ainsi un facteur
de protection qui contrebalance des facteurs de risque.

Cas par cas

Si des outils sont universels pour aborder cette problématique, d’autres relèvent de la vie de l’association et de son histoire : le fonctionnement et les valeurs transmis par les fondateurs et les différentes étapes successives.
Prendre conscience de l’histoire de chaque association permet d’en comprendre les singularités. Cela impacte donc la manière dont il est pertinent de prévenir et traiter les risques psychosociaux. Différents acteurs peuvent vous accompagner dans cette démarche : DLA, OPCO, ARACT et réseaux associatifs par exemple.

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